Viet Vo Dao, ou La Voie de l’art Martial Vietnamien, tout un programme me direz-vous...Pour moi c’est un art martial avec une âme. On commence à le pratiquer et si on apprécie, c’est un peu pour la vie, on le perd et on le retrouve au fil de notre parcours personnel, mais dans tous les cas, on ne l’oublie pas. J’ai connu le Viet Vo Dao grâce à Caroline, une amie qui côtoyait régulièrement un Professeur. À 16 ans, après des années de danse classique, j’avais envie de faire un sport de combat. Si vous me demandez pourquoi, je vous dirais « Pour être capable de me défendre et pouvoir casser la gueule à celui qui m’attaque ». Je l’ai alors persuadé de m’accompagner pour un cours d’essai. Et on a adoré ... après les courbatures. Les cours étaient rythmés par des entrainements dignes de ceux de l’armée, des moments plus théoriques et à chaque fois l’apprentissage d’une nouvelle technique. Les cours se suivaient mais ne se ressemblaient pas et c’est ce que j’aimais. Après une année et demie, quelques stages et compétitions, j’ai passé mon premier cap avec fierté. Malheureusement, un déménagement et des études universitaires ne m’ont pas permis de continuer à m’entraîner dans l’association. Et pendant une dizaine d’années, j’ai refusé l’idée d’aller pratiquer un autre art martial même si cela aurait été enrichissant. En 2013, après une expérience d’harcèlement, j’étais de nouveau motivée à apprendre à me défendre. Et tout naturellement, je suis retournée au Viet Vo Dao avec mon Vo Phuc noir et ma ceinture de l’époque. Un sport où l’on apprend la lutte, le combat, l’auto-défense et la pratique de quyens, c’est plutôt rare mais si vous ajoutez une dimension spirituelle au tout, alors vous avez un sport qui devient plus qu’un sport. J’ai participé à de nombreux stages et compétitions suisses ou européennes. Les stages sont toujours très enrichissants, on apprend de nouvelles techniques,on rencontre de nouveaux pratiquants, professeurs et maîtres. Les compétitions sont des expériences stressantes mais qui nous poussent à nous surpasser et à apprendre nos limites. Au fil des années, j’ai passé encore deux caps (2015 et 2017), doucement mais sûrement. Puis, à l’aube de passer ma ceinture bleue, j’ai décidé de changer d’association pour apprendre et évoluer auprès de deux Giao Su pas comme les autres mais avec des valeurs qui me ressemblent plus. La ceinture bleue représente un passage dans la voie de l’enseignement. On est plus investi dans l’association et on se doit de faire profiter aux autres ce que l’on a appris jusqu’ici, tout en apprenant encore. Pour moi, il est nécessaire d’avoir une vision de la voie qui ressemble à celle de ses professeurs et maîtres, d’où ma décision de changer d’association. Depuis ces derniers mois, j’ai pu apprendre de nouvelles techniques différemment, dans la bonne humeur, auprès de professeurs humbles avec de grandes connaissances. Et si vous me demandez si j’ai toujours envie de casser la gueule à quelqu’un qui m’attaque, je vous répondrais ... OUI. La seule différence entre ces 15 ans, c’est que j’ai appris qu’il était plus intelligent de fuir un agresseur, mais bien sûr après le coup de pied bien placé !!